Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité

Le savant, en blouse blanche, vous ordonne d’appuyer à nouveau sur le bouton, d’augmenter encore le voltage. Face à vous, vous pouvez voir l’homme se tordre de douleur et crier à chaque nouvelle décharge électrique. De plus en plus fort. On vous a dit que c’était une expérience scientifique. Que le cobaye était consentant. Vous êtes payé. « Vous devez continuer », répète la voix.
Allez-vous obtempérer ? Irez-vous jusqu’à la décharge maximale ?
Mais le cobaye n’est pas celui qu’on croit. L’homme là-bas était un acteur. Il n’y avait pas de courant dans les électrodes. C’était vous, et non lui, qui faisiez l’objet de l’expérience.
Ce dispositif était celui que le psychologue américain Stanley Milgram avait imaginé, en 1961, alors que le procès retentissant du criminel nazi Adolf Eichmann faisait la « une » des journaux, pour conduire une série d’expériences sur les « conditions de l’obéissance et de la désobéissance à l’autorité ».
Pourquoi obéit-on ? Pourquoi se soumet-on à l’autorité ? Et surtout : comment désobéir ?
La célèbre « expérience de Milgram » a fait couler beaucoup d’encre. En complément à ce texte fondateur, publié en 1965, cette édition met en perspective la longue histoire des débats qui ont accompagné sa réception.

Stanley Milgram (1933-1984) est l’une des principales figures de la psychologie sociale américaine. Ce texte est la traduction de son article « Some conditions of obedience and disobedience to authority » publié dans la revue Human Relations en 1965.

 

Préface de Michel Terestchenko
Postface de Marianne Fazzi
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Claire Richard

 

Ce titre est maintenant disponible au format poche aux Éditions La Découverte.

ISBN 9782355220579
Parution
Nb de pages 172
Dimensions 140 x 205 mm

Extraits Presse

Sous la houlette de scientifiques, des hommes infligent des chocs électriques de plus en plus intense à des volontaires (en réalité des acteurs), afin de mener des tests sur la mémoire. L’expérience porte sur ceux qui envoient les décharges, jusqu’où sont-ils prêts à obéir ? Menée par l’Américain Stanley Milgram en 1965, cette expérience a montré que la majorité des gens obéissent aveuglement dès lors que l’ordre vient d’une « autorité ».

Sciences et avenir - 01/10/2013

Serions-nous, tous, potentiellement des bourreaux pourvu q’une autorité nous le demande ? C’est ce que laissent penser les travaux de Stanley Milgram (1933-1984). Près d’un demi-siècle après cette démonstration, les éditions Zones proposent la traduction inédite de l’article scientifique publié en 1965 dans Human Relations. Un texte qui fait froid dans le dos.

Laurent Lemire - Livres Hebdo - 11/05/2013

Le psychologue américain Stanley Milgram menait à Yale, aux États-Unis, une expérience qui fera date : des cobayes, croyant participer à une étude scientifique sur l’apprentissage humain, acceptent d’administrer à leurs semblables des décharges électriques de plus en plus violentes ! Ce canon de la psychologie sociale prouve qu’un individu ordinaire peut se transformer en bourreau, devenir l’agent d’un « atroce processus de destruction », dès lors qu’il est placé sous la coupe d’une autorité qui lui semble légitime. La soumission est l’auxiliaire du mal. « Le scientifique rencontrait la philosophie dans la mise en évidence d’une vérité anthropologique universelle qui ne cesse, aujourd’hui encore, de nous surprendre et de nous inquiéter », synthétise Terestchenko dans son introduction à l’Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité, de Stanley Milgram.

Juliette Cerf - Télérama - 11/05/2013

Pour comprendre comment un individu ordinaire se mue en bourreau, ne manquez pas cet ouvrage. Il livre la traduction, inédite en français, d’un article fondateur, rédigé par Stanley Milgram. Il y a 50 ans, ce psychologue américain imagina une expérience qui allait faire date dans l’histoire de la psychologie sociale. Sous les ordres d’un expérimentateur, des sujets devaient infliger des décharges électriques (en réalité fictive) à un cobaye (en réalité comédien). Le résultat est terrifiant : « Une part importante de la population fait ce qu’on lui dit de faire […] tant qu’elle a le sentiment que l’ordre émane d’une autorité légitime », conclut Milgram. Une conclusion largement confirmée depuis. C’est tout l’intérêt de ce livre : une préface et une postface très éclairantes, sur la genèse et la postérité de l’expérience. Une leçon essentielle.

B. B. - Sciences et vie - 01/08/2013

Sous la pression d’une figure d’autorité, les trois quarts des individus sont capables d’obéir à un ordre de torture : tel est, en substance, le résultat d’une célèbre expérience faite dans les années 1960. Son compte rendu, qui n’avait jamais été publié en français, décrit les mécanismes à l’origine de cette soumission.

Books - 01/06/2013

Table des matières

Introduction. Une expérience-choc, par Michel Terestchenko 
Une mise en scène sophistiquée
L’expérience et ses dix-huit variations
Une tromperie perverse ?
État agentique, état autonome
Une leçon autant politique qu’anthropologique
Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité
Terminologie
Groupe sujet
Protocole général de l’expérience
Études pilotes
Proximité immédiate de la victime
Proximité avec l’autorité
Tensions
Le climat d’autorité
Études complémentaires
Degrés d’obéissance et de défiance
Post-scriptum
Postface. La postérité d’une expérience
Les réplications de l’expérience de la soumission à l’autorité de 1968 à 1985
L’obéissance dans la société contemporaine
Le débat sur la soumission.