L’ultime combat

Nos années au ghetto de Varsovie

En avril 1943, le ghetto de Varsovie se soulève contre l’armée nazie. Ce livre-témoignage raconte les cinq années de résistance clandestine qui menèrent à cet ultime combat. Bernard Goldstein appartenait à la direction du « Bund », l’organisation révolutionnaire des travailleurs juifs de Pologne. Trop connu pour pouvoir militer à visage découvert dans le ghetto, il fut exfiltré en zone « aryenne » afin de coordonner la jonction avec la résistance polonaise. Rescapé, il émigra aux États-Unis dans l’immédiat après-guerre, où il écrivit son récit des événements.
Goldstein raconte l’invasion de la Pologne en 1939, les débuts de l’occupation, les premières mesures antisémites, l’instauration du ghetto en octobre 1940, la vie quotidienne à l’intérieur de celui-ci, les persécutions, les rafles, les grandes déportations, la découverte par les agents du Bund de la vérité de l’extermination, et la résolution obstinée, une fois le sort connu, de rester debout et de combattre jusqu’à la fin.
Il nous offre un témoignage poignant, un véritable « tombeau » à la mémoire des combattants du ghetto qui, comprenant peu à peu que l’issue serait fatale, se dressèrent contre la mort, pour la dignité humaine.
Bernard Goldstein appartenait à ce que l’on a appelé le « Yiddishland révolutionnaire » : à la fois juif et antisioniste, socialiste et antistalinien, son témoignage avait été occulté des mémoires. Cette réédition permet la redécouverte de l’une des voix les plus puissantes du XXe siècle.

Bernard Goldstein (1889-1959) fut à Varsovie l’un des dirigeants du « Bund », l’Union générale des ouvriers juifs, mouvement révolutionnaire, laïque et socialiste. Après avoir participé à la révolution russe, il organisa les ouvriers juifs de Pologne, formant notamment des groupes d’autodéfense de rue contre les agressions antisémites, avant de diriger la résistance contre l’occupation nazie.

 

Traduit et adapté du yiddish par E. Dal et V. Clerck-Ayguesparse
Avant -propos de Marek Edelman
Notice biographique par Leonard Shatzkin
Préface de Daniel Blatman

 

 

Version Papier 21 €
ISBN 9782355220166
Parution
Nb de pages 276
Dimensions 140 x 205 mm

Extraits Presse

Bernard Goldstein fut l’un des dirigeants du Bund, parti socialiste laïque des travailleurs juifs de Pologne. Ses mémoires parurent dès 1947 à New York, où il vivait. Le présent volume est la réédition d’une version très allégée parue en 1962. il s’agit donc, non d’un ouvrage d’histoire, mais de l’important témoignage d’un acteur qui passa toute la guerre à Varsovie et fut l’un des principaux responsables clandestins du Bund. Il vécut tous les épisodes de la persécution des juifs, création du ghetto, rafles, fusillades, réquisitions, grande déportation de 1942, destruction du ghetto après l’insurrection juive d’avril 1943, puis vie d’angoisse dans la « ville aryenne », insurrection de Varsovie d’août 1944, libération par l’armée rouge (janvier 1945). Il raconte bien évidemment les actions clandestines du Bund dans le ghetto, propagande, activités sociales, hospitalières, scolaires, quêtes d’armes et de fonds, participation aux insurrections. Action qu’il intègre fort bien dans la vie quotidienne des persécutés dans des pages qui disent avec force cet indicible longtemps difficilement appréhendable par qui ne l’avait pas vécu. Avec force et sans concessions : il montre ainsi le poids des conditions sociales des persécutés – tenter de survivre dans l’enfer quotidien et l’insécurité permanente est moins difficile si l’on est riche -, la place des pots de vin, des trafics divers et des dénonciations, souvent faites dans l’unique (et vain) espoir de s’en sortir. […] Ce témoignage constitue entre autres une contribution importante au débat récurrent sur la prétendue « passivité » des victimes du génocide juif face à un destin qu’il était impossible de concevoir.

L'Humanité

Voici un document dur, poignant et douloureux. Il s’agit du témoignage de l’un des leaders polonais du Bund – le Mouvement de l’Union générale des ouvriers juifs de Lituanie, Pologne et Russie, crée à la fin du 19ème siècle, et d’obédience socialiste. Le livre commence en septembre 1939, avec le début de la guerre et se termine à la fin de celle-ci, en 1945, quand l’auteur quitte clandestinement son pays. Dans ces pages, Bernard Goldstein raconte la vie quotidienne des juifs à Varsovie et le développement de la terreur nazie, qui semblait à plusieurs reprises avoir atteint son sommet, avant de le dépasser en horreur quelques temps plus tard. En lisant ces pages, résonne en nous le sombre avertissement de Walter Benjamin quand il écrivait, en 1928, dans le texte « Panorama impérial » du recueil Sens unique : « En revanche, ceux qui espèrent encore, car « ça ne peut plus continuer ainsi », apprendront un jour qu’il n’y a, à la souffrance de l’individu comme des communautés, qu’une limite au-delà de laquelle on ne peut aller : l’anéantissement ».

Dissidences

Cette réédition est augmentée d’un court avant-propos de Marek Edelman, le seul commandant vivant de cette époque, d’une biographie succincte de Léonard Shazkin et d’une préface de l’historien israélien Daniel Blatman. Goldstein retrace sobrement l’histoire du Bund depuis sa fondation, le guide de la classe ouvrière juive contre l’antisémite polonais. Puis il décrit la terreur allemande, la vie au ghetto de près d’un demi-million d’hommes, de femmes et d’enfants, torturés par la faim, le froid, la maladie, les épidémies. Mais il montre aussi de nombreux juifs qui ne restent pas passifs, mais demeurent solidaires dans le malheur. […] Bernard Goldstein décrit avec force détails la participation du Bund. Leurs militants préfèrent mourir debout plutôt que de vivre à genoux, pour leur liberté, pour notre liberté, « un tombeau à la mémoire des combattants du ghetto qui, comprenant peu à peu que l’issue serait fatale, se dressèrent contre la mort, pour la dignité humaine ». À lire impérativement !

Henri Minczeles - Actualité juive - 21/05/2009

Parues initialement en yiddish en 1947 à New York où Goldstein émigra après la guerre et intitulées dans la présente édition l’Ultime combat. Nos années au ghetto de Varsovie, ces mémoires, préfacées par Marek Edelman qui fut un compagnon d’armes de l’auteur, apparaissent extraordinaires à plusieurs points de vue. Tout d’abord, elles témoignent de la vie dans le ghetto, à travers la coexistence de l’horreur avec les « scènes de la vie de tous les jours. » La misère et la famine frappent de plus en plus de Juifs mais n’empêchent pas l’existence d’une société avec son marché noir et ses discriminations sociales. Scandées par les étapes de la création du ghetto en octobre 1940, des exécutions massives aux premières déportations en juillet 1942 jusqu’à l’insurrection en avril 1943, ces mémoires offrent également un document de première main sur l’organisation d’une résistance à l’intérieur du ghetto, ayant la plus grande difficulté à se faire entendre du monde extérieur.

Judith Lindenberg - Esprit - 01/08/2009

Bernard Goldstein est l’un des rares survivants de ce soulèvement désespéré. Militant du Bund – parti yiddish révolutionnaire non sioniste – dont il organise les milices d’autodéfense avant-guerre, il évoque, sans emphase mais avec retenue et pudeur, la souffrance indicible du ghetto, comparable à l’expérience concentrationnaire, puis l’insurrection elle-même, lorsque ceux qui auraient dû être brisés donnèrent au monde une leçon de courage. Figure centrale du ghetto, Goldstein ne cache pourtant rien de ses faiblesses refuse de céder à la rancœur face aux résistants polonais antisémites, aux nazis ou à la police juive du ghetto, et met en contraire en avant les rares moments de solidarités avec le ghetto. Ce sont les souvenirs d’un grand humaniste combattant. Ils méritent d’être lus.

DD - Barricata

Constitué d’un avant-propos, d’une bibliographie de l’auteur et d’une longue préface, l’appareil critique prépare le lecteur à recevoir un témoignage unique qui marque profondément : celui de Bernard Goldstein, alors dirigeant de l’Union générale des ouvriers juifs. Force de la sobriété, de ces phrases simples qui ne laissent aucune place au jugement moral ou à la complaisance ; juste expression de ces étapes que sont l peur, la s souffrance, la dépression. […] Écrit après les événements, ce récit, qui court du début de l’occupation allemande, à l’arrivée des troupes russes, est un très texte au patrimoine de l’humanité.

Vingtième siècle - 01/04/2009

En 1962 avait paru en Belgique un livre quasi-inaperçu, Cinq années dans le ghetto de Varsovie. À l’époque, l’insurrection d’avril 1943 était décrite selon la vulgate communiste. Puis les sionistes prirent la relève suivis par les révisionnistes. Avec L’ultime combat raconté par Bernard Goldstein, les socialistes juifs du Bund ont enfin droit de cité. Cette réédition est augmentée d’un court avant-propos de Marek Edelman, le seul commandant vivant de cette époque, d’une biographie succincte de Léonard Shatzkin et d’une préface de l’historien Daniel Blatman. […] À lire impérativement !

Actualité juive

Voici un document dur, poignant et douloureux. Il s’agit du témoignage de l’un des leaders polonais du Bund – le Mouvement de l’Union générale des ouvriers juifs de Lituanie, Pologne et Russie, créé à la fin du XIXème siècle, et d’obédience socialiste.

Frédéric Thomas - Dissidences

Table des matières

Note de l’éditeur
Avant-propos par Marek Edelman
À propos de l’auteur, par Leonard Shatzkin
Préface. Le Bund, Bernard Goldstein et l’insurrection du ghetto de Varsovie, par Daniel Blatman
1. Départ de Varsovie ? Retour à Varsovie
2. Comment vécut la population juive au début de l’Occupation
3. La vie politique et sociale
4. Terreur allemande
5. L’instauration du ghetto
6. La vie au ghetto
7. Les œuvres sociales
8. Le Bund, le Skif et le Zukunft. Leur activité et leur rôle au ghetto
9. Sous le glaive
10. Veille de la grande déportation de juillet 1942
11. La déportation
12. Après les déportations
13. Le ghetto se prépare à la lutte à mort
14. Première résistance armée
15. Second soulèvement armé
16. En zone aryenne
17. Notre activité clandestine en zone aryenne et nos contacts avec le monde extérieur
18. L’insurrection de Varsovie
19. Avant l’arrivée des troupes russes
20. Je retrouve la liberté.