Manuel de communication-guérilla



Guide d’intervention militante non conventionnelle, voici un exposé de la théorie et de la pratique d’un activisme expérimental, mêlant engagement politique, pensée critique et action artistique. Comment saper l’ordre des discours dominants ? Saboter les imaginaires de la société de consommation ? Intervenir dans un espace public verrouillé par des médias omniprésents ? Loin des principes de la com’ publicitaire et du bourrage de crâne, ce manuel propose un arsenal de tactiques d’agitation joyeuse et de résistance ludique à l’oppression : détournements, camouflages, happenings, théâtres invisibles, attaques psychiques, entartages, impostures médiatiques et canulars révélateurs… Dans la lignée des mouvements artistico-subversifs, les auteurs revisitent les procédés de la critique sociale sur le mode de l’impertinence créatrice.
Tandis que la politique radicale traditionnelle mise sur la force persuasive du discours rationnel, la communication-guérilla ne s’appuie pas sur des arguments, des chiffres et des faits, mais cherche à détourner les signes et les codes de la communication dominante. Elle travaille à intensifier la charge subversive du non-verbal, du paradoxe, du faux, du mythe. Elle se définit comme l’art de mettre de la friture sur la ligne.
Ce texte-manifeste, devenu « culte » depuis sa première publication en Allemagne en 1997, propose des formes d’action inventives pour une critique en acte des rapports sociaux existants.

Autonome a.f.r.i.k.a. gruppe, Luther Blisset, Sonja Brünzels, inspirateurs des mouvements antipub et des canulars politiques à la « Yes men », sont des entités collectives, multiples et impénétrables. « Pirates psycho-informatiques », « terroristes médiatiques », « agents de la guérilla sémiotique », « artistes illusionnistes », « militants transgenres », ou « Fantômas des canulars douteux » sont quelques-uns des qualitatifs que la presse leur a donnés, mais qu’ils ont toujours démentis.

Traduit et adapté de l’allemand par Olivier Cyran

 

Ce titre est malheureusement épuisé.

ISBN 9782355220319
Parution
Nb de pages 256
Dimensions 140 x 205 mm

Extraits Presse

Si l’actuel climat de révolte forme le symptôme d’un système politique délégitimé, il reste difficile d’évaluer l’impact à venir des mouvements de protestation dans le monde. Éloignés des modèles idéologiques des années 60-70, les insurgés d’aujourd’hui occupent l’espace public pour signifier leur désir d’un monde à réinventer. À défaut de pouvoir encore en dessiner les contours précis, ils sapent au moins l’ordre du discours dominant. En la matière, le manuel, écrit en 1997 par des activistes allemands – Autonome a.f.r.i.k.a gruppe, Luther Blisset, Sonja Brünzels – éclaire ce qui anime en partie l’insurrection qui vient. La « communication-guérilla » cherche à détourner les signes et les codes de la communication dominante. Au-delà de la critique de l’ordre économique et financier, ce qui guide ces activistes tient à leur volonté « d’intervenir dans un espace public verrouillé par les médias omniprésents » pour saboter les imaginaires de la société de consommation. Du détournement au camouflage, du happening à l’entartage…, les multiples modes opératoires de cet activisme ludique visent à « déconstruire les codes du pouvoir et leur substituer des codes émancipateurs ». Car, pour eux, détraquer « les règles de la communication », c’est refuser les « codes verrouillés de la normalité sociale ». Déverrouillage, démontage, sabotage… L’usage intensif de mots clés de la guérilla médiatique, déployés dans tous leurs sens, littéral et symbolique, révèle une obsession qui traverse l’époque sur un mode plus ou moins ludique : mettre en question la norme sociale qui prospère sur le marché des opinions, c’est « allumer la mèche de la subversion ».

Jean-Marie Durand - Les Inrockuptibles - 18/11/2011

Entarteurs, yes men, activiste du canular, roi des happening, subversif en nez de clown ont une bible, le « Manuel de communication-guérilla », texte-manifeste – devenu « culte » depuis sa première publication en Allemagne en 1997, réédité régulièrement, propose depuis 15 ans une pratique ludique de la guérilla sociale.

S’appuyant sur des théoriciens comme Umberto Eco, Guy Debord ou Roland Barthes, les auteurs déconstruisent la « grammaire culturelle » de nos institutions sociales, et affirment que « la soumission à la normalité relève d’un choix et non d’une nécessité naturelle ». Dès lors, ils proposent un certain nombre de techniques destinées à déjouer, voire à saboter l’ordre public. Entre canular et subversion rigolarde, loin des principes de la com’ publicitaire et du bourrage de crâne, ce manuel propose un arsenal de tactiques d’agitation joyeuse et de résistance ludique à l’oppression : détournements, camouflages, happenings, théâtres invisibles, attaques psychiques, entartages, impostures médiatiques et canulars révélateurs…

DJ Pompidou - Le Zèbre - 13/12/2011

Militer dans la bonne humeur et lutter contre le discours dominant dans la drôlerie. C’est l’idée de départ du Manuel de communication-guérilla, dont la traduction française vient de sortir. Paru en Allemagne, ce guide d’activisme ludique en est bientôt à sa cinquième édition outre-Rhin. En retraçant les actions engagées en Europe et en Amérique depuis les années 1960, le livre propose des stratégies d’intervention et d’action politique par le brouillage des processus de communication.

Rachel Knaebel - Bastamag.net - 08/12/2011

Le livre subversif-carabiné de l’année qu’il serait vraiment nouille de ne pas (s’)offrir, c’est le désopilant Manuel de communication-guérilla des éditions Zones un appel cocasse à la critique en actes des normalités flic fricassé collectivement en 1997 par des tueurs à gags d’outre-Rhin (où le manifeste est vite devenu « culte ») et actualisé succulemment en français par le camerluche Olivier Cyran.

Noël Godin - Siné mensuel - 01/12/2011

Pratique subversive, joie, plaisir : les auteur-e-s de cet ouvrage tentent de réconcilier ces termes trop souvent mis en opposition, en partant des expériences en Allemagne en particulier durant les années 80. […] Les auteur-e-s relatent aussi les débuts de l’entartage politique ou encore des actions de réappropriation festive dans les supermarchés. Ils forgent une théorie de la communication-guérilla, ensemble de pratiques consistant à déstabiliser les règles du jeu politique traditionnel et à les subvertir, par la falsification, le détournement, etc. De nombreux exemples jouissifs et méconnus, antérieurs aux Yes Men et aux clowns activistes, sont présentés dans ce riche ouvrage écrit en 1997.

GG - Silence - 01/05/2012

Table des matières

Aux lectrices et aux lecteurs 
Introduction. La communication-guérilla : combien de divisions ?
1. Grammaire culturelle et subversion
Qu’est-ce que la grammaire culturelle ?
Grammaire culturelle et pouvoir
Petite digression sur le pouvoir, la domination et l’hégémonie
Quelle culture ?
Quelle subversion ?
Encadré : Monsieur le Ministre parle au peuple (pièce en un acte)
Stratégie et tactique
Lieux et espaces
Tous ou personne ? Noms multiples, personnages fictifs, mythes collectifs
Encadré : Interview exclusive du sous-commandant Marcos (dit « El Sub ») par lui-même – Encadré : Attentat psychologique contre l’état civil
2. Méthodes et techniques
Le principe de distanciation
Le principe de suridentification
Encadré : Le Néandertal – Encadré : Sanguinetti, ou le sauvetage du capitalisme italien – Encadré : Laibach, la subversion par l’affirmation
Fausses informations, vraies situations
Camouflage
Encadré : La psychogéographie – Encadré : Frankfurter Rundschau, dernière édition
Falsifications et truquages
La théorie du fake – Le faux, mode d’emploi
Encadré : Quand les piles usagées bougent avec La Poste – Encadré : Les souffrances de la CDU -Encadré : Les fanatiques du rail
Petite typologie du faux
Encadré : Chaos à Osnabrück – Encadré : Sauvons le climat – Encadré : « Le Togo à l’Allemagne ! »
L’affirmation subversive
Encadré : La méthode Chvéïk
Collages et montages
Encadré : Le Bureau des mesures exceptionnelles (BME)
Détournement et réinterprétation
3. Sabotage, mode d’emploi
Des snipers dans l’espace public
Encadré : Libérez les panneaux publicitaires !
Banditisme anti-pub  – Le graffiti ou la résistance nocturne à la propriété  – Du bon entretien des monuments
Encadré : La « tolérance par la force »
Dans le meilleur des mondes de la pub
Consommez mieux, mangez vos maîtres
Encadré : Munich voyage gratis
Confusion des genres et subversion vestimentaire
Encadré : La rééducation des poupées Barbie
Braconnage textuel dans la jungle des images
Théâtre invisible, happening et occupation de l’espace public
Comment gâcher un rallye étudiant
Restez cachés ! Théâtre invisible et pratique politique
« Entartez les pompeux cornichons ! »
Encadré : Voyageur au noir
Plaisir d’offrir  – « Bonne méthode pour s’en sortir à moindres frais ! » – Les entartés contre-attaquent – Une noix de chantilly sur la censure – Crème et châtiment
Polluer l’image de l’ennemi
Nœuds Olympiques – Amsterdam – Berlin – Applaudir à contretemps – Créer du vrai avec du faux – Emprunter le blason de l’adversaire
Remuer la tambouille électorale
Encadré : Les facéties politiques du KPD/RZ – Encadré : Fritures sur la ligne
Quand les Müller désespèrent les médias
4. La communication-guérilla, c’est pour quand ?
Pourquoi personne ne m’écoute ?
Encadré : La guerre des mondes – Encadré : Satanistes pour la vie – Encadré : Les casseurs jouent Wagner – Encadré : Le langage selon William S. Burroughs : un « virus venu de l’espace »
Contre-pouvoir, théorie des médias et fétichisme de l’information
Pratique sociale
Encadré : Carton rouge pour le Vietnam
Battre la campagne du campaigning – Contre-pouvoir sur Internet
Encadré : Les « Indiens de la ville » piègent un Premier ministre
« Oublions tout et en avant ! »
Le rire sauvage, ou le pouvoir subversif de l’ambivalence
Rire avec le volcan – Pas de révolution sans boxon, pas de boxon sans révolution !
Encadré : Les vœux du chancelier.