Au début des années 1990, de jeunes féministes nord-américaines lançaient du fond de leurs tripes un cri de colère et de ralliement dans le milieu punk underground : « Revolution, Grrrl Style, Now ! » La culture riot grrrl – littéralement, les « émeutières » – était en train de naître. Des groupes comme Bikini Kill ou Bratmobile partaient à l’assaut de la production musicale, décidés à rendre « le punk plus féministe et le féminisme plus punk ».
Leur offensive fut une secousse incroyablement positive pour toute une génération assommée par la culture mainstream. Car les riot grrrls ont été bien davantage qu’un simple courant musical : appliquant les principes du Do-It-Yourself, elles ont construit une véritable culture alternative, dont la force de frappe tient en une « proposition » que suivront des milliers de jeunes femmes : celle d’oser devenir qui elles sont et de résister corps et âme à la mort psychique dans une société capitaliste et patriarcale.
Manon Labry retrace l’histoire de cette révolution politique et culturelle. Elle déploie une écriture punk bien frappée qui entremêle paroles de chansons, témoignages, réflexions personnelles, extraits de fanzines et illustrations pour faire la chronique d’une génération.
Manon Labry est docteure en civilisation nord-américaine. Sa thèse, menée à l’université de Toulouse 2-Le Mirail, portait sur les relations entre culture mainstream et sous-cultures underground, à travers l’étude du cas de la sous-culture punk féministe nord-américaine.