Du libéralisme autoritaire


Le 23 novembre 1932, quelques semaines avant l’accession de Hitler au pouvoir, le philosophe Carl Schmitt prononce un discours devant le patronat allemand. Sur fond de crise économique, son titre annonce le programme : « État fort et économie saine ».
Mobilisant des « moyens de puissance inouïs », le nouvel État fort, promet-il, ne tolérera plus l’« émergence en son sein de forces subversives ». Ce pouvoir autoritaire musèlera les revendications sociales et verticalisera la présidence en arguant d’un « état d’urgence économique ».
Lorsqu’il lit ce texte de Schmitt, son adversaire de toujours, le juriste antifasciste Hermann Heller, ne saisit que trop bien de quoi il s’agit. Peu avant de prendre le chemin de l’exil (il mourra en Espagne l’année suivante), il laisse un court article qui compte parmi les plus clairvoyants de la période. Nous assistons là, analyse-t-il, à l’invention d’une nouvelle catégorie, un « libéralisme autoritaire ».
Ce recueil rassemble ces deux textes majeurs de la pensée politique, encore inédits en français, assortis d’une présentation qui éclaire les rapports méconnus entre Schmitt et les pères fondateurs du néolibéralisme.

Carl Schmitt (1888-1985), juriste et philosophe allemand rallié au nazisme en 1933, est notamment l’auteur de La Notion de politique (1932) et de Théorie du partisan (1963).

Hermann Heller (1891-1933), juriste et philosophe allemand, engagé à gauche sous la République de Weimar, fut l’un des principaux adversaires politiques et théoriques de Carl Schmitt.

Traduction, présentation et notes de Grégoire Chamayou

 

 

Version Papier 16 €
Version Numérique 12,99 €
ISBN 9782355221484
ISBN numérique 9782355221507
Parution
Nb de pages 144
Dimensions 140 x 205 mm

Actualités

Extraits Presse

Ce travail ô combien précieux de Grégoire Chamayou, exhumant cette controverse, quasiment tombée dans l’oubli, entre les deux juristes allemands, vient à point nommé aujourd’hui, lorsqu’on observe combien le néolibéralisme et la financiarisation de l’économie règnent sur tout le globe

Olivier Doubre - Politis - 29/10/2020

En nous présentant et traduisant le débat entre Carl Schmitt et Hermann Heller, Grégoire Chamayou nous fournit une pièce essentielle pour comprendre la genèse de ce que le second des deux juristes baptisa en son temps « libéralisme autoritaire » — et dont l’ombre ne semble toujours pas s’être dissipée près d’un siècle plus tard.

A.D - Revue Ballast - 31/10/2020

On connaît très mal en France l’œuvre de Heller, penseur de la liberté démocratique et de la justice sociale, alors que Schmitt, un temps évité pour ses liens avec le nazisme, est redevenu un penseur qui a la cote, même à gauche. Comme nous le suggère Grégoire Chamayou en traduisant et en présentant ces deux textes, il est temps de remédier à cette injustice.

Le Point Références - 01/12/2020

Dans l’excellent recueil Du libéralisme autoritaire, les textes de Carl Schmitt et de Hermann Heller se répondent précisément sur ce que représente « l’Etat néolibéral » (selon l’expression de Heller) dans le contexte d’une crise économique sans précédent.

Damien Augias - Nonfiction.fr - 15/12/2020

Devant le patronat allemand, le juriste Carl Schmitt développe sa conception de l’État libéral autoritaire. Le philosophe et juriste Hermann Heller le critique. Deux textes qui valent pour aujourd’hui.

Maurice Ulrich - L'Humanité - 19/11/2020

Table des matières

1932, naissance du libéralisme autoritaire, par Grégoire Chamayou
Le discours de Carl Schmitt
La critique de Hermann Heller
Schmitt et le libéralisme
Aux sources schmittiennes du « nouveau libéralisme » allemand
La politique du libéralisme autoritaire
L’impasse d’une stratégie
La route vers le nazisme
Conclusion. Pour une autre lecture du néolibéralisme
État fort et économie saine, par Carl Schmitt
Libéralisme autoritaire ? par Hermann Heller
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