La violence des riches

Chronique d'une immense casse sociale


Sur fond de crise, la casse sociale bat son plein : vies jetables et existences sacrifiées. Mais les licenciements boursiers ne sont que les manifestations les plus visibles d’un phénomène dont il faut prendre toute la mesure : nous vivons une phase d’intensification multiforme de la violence sociale.
Mêlant enquêtes, portraits vécus et données chiffrées, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot dressent le constat d’une grande agression sociale, d’un véritable pilonnage des classes populaires : un monde social fracassé, au bord de l’implosion.
Loin d’être l’œuvre d’un « adversaire sans visage », cette violence de classe, qui se marque dans les têtes et dans les corps, a ses agents, ses stratégies et ses lieux. Les dirigeants politiques y ont une part écrasante de responsabilité. Les renoncements récents doivent ainsi être replacés dans la longue histoire des petites et grandes trahisons d’un socialisme de gouvernement qui a depuis longtemps choisi son camp.
À ceux qui taxent indistinctement de « populisme » toute opposition à ces politiques qui creusent la misère sociale et font grossir les grandes fortunes, les auteurs renvoient le compliment : il est grand temps de faire la critique du « bourgeoisisme ».

Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sont sociologues et anciens directeurs de recherche au CNRS.

 

Ce titre est maintenant disponible au format poche aux Éditions La Découverte.

 

 

ISBN 9782355220524
Parution
Nb de pages 256
Dimensions 140 x 205 mm

Actualités

Extraits Presse

L’ouvrage du couple de sociologues porte le deuil et la révolte. Il propose une analyse engagée, appuyée sur des exemples concrets qui, mis bout à bout, font sens. L’écho des drames sociaux décrits entre en résonance avec la corruption politico-financière et l’évasion fiscale, les comparutions immédiates des jeunes de classes populaires soulignent un peu plus l’impunité des délinquants en col blanc. Dans la veine des Nouveaux chiens de garde, de Serge Halimi, les Pinçon-Charlot cherchent à mettre des noms et des visages sur une finance internationalisée présentée comme désincarnée dans les discours politiques. À partir de ces faits d’actualité, les auteurs montent en généralité pour s’intéresser aux mécanismes qui permettent aux dominants de faire accepter ces inégalités aux dominés : management incitatif, médiatisation biaisée et superficielle, publicité consumériste. Tableau aussi noir d’amertume que rouge de révolte, cet ouvrage s’instille dans les rouages d’un système qui assujettit le pauvre et le désigne comme laid, inculte ou dangereux. Un système qui repose sur une violence symbolique diffuse, présente dans l’espace, les choix vestimentaires, les attitudes corporelles, dans le langage : chaque souffle de vie est investi d’un rapport sociologique que les Pinçon-Charlot dénoncent autant qu’ils décrivent.

Barthélémy Gaillard - Alternatives économiques - 01/11/2013

Les riches s’enrichissent tandis que les pauvres s’appauvrissent. En reprenant ce constat de plus en plus manifeste, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot poursuivent leur mission obstinée de sociologues de la bourgeoisie sous l’angle de ses relations avec les catégories populaires. Ils instruisent le dossier accablant d’un écart croissant qui exacerbe la violence de la domination. On ne s’enrichit pas de façon très conséquente sans prendre aux autres non seulement le travail mais aussi l’estime de soi. Le sujet ne prête pas à l’humour – encore que les auteurs n’en soient pas dépourvus lorsqu’ils évoquent leurs pérégrinations dans les beaux quartiers -, et que l’on risque la déprime tant une vive impression d’impuissance sociale sourd de ces pages écrites à l’encre de l’inéluctabilité. Pourtant, devant l’évocation de la vie des riches, on n’est pas si sûr de les envier : toujours soigner son allure, assister à d’ennuyeuses réunions de travail ou soirées mondaines, s’inquiéter de sa fortune… Misère sociale ! Qui ne peut être évidemment comparée au souci de survivre.

Alain Garrigou - Le Monde diplomatique - 01/11/2013

Après Le président des riches, le gouvernement des traîtres ? Si la précédente enquête des Pinçon-Charlot démasquait les rites de l’oligarchie française sous Sarkozy, leur nouvel essai illustre combien la gauche ne protège pas les classes populaires contre l’intensification de la guerre sociale. Pour les sociologues, les licenciements de l’année passée (PSA, Pétroplus, Goodyear, Arcelor, Doux…) sont l’indice d’une violence sociale de plus en plus marquée. Leur réflexion amère et désenchantée sur les effets mal maîtrisés de la crise dépasse le seul cadre de l’actualité récente; elle éclaire surtout la violence symbolique exercée par les riches. Cette violence de classe a ses agents, ses stratégies, ses lieux, ses codes. Le livre les met à nu, dans un geste à la fois théorique et militant.

Jean-Marie Durand - Les Inrockuptibles - 14/08/2013

Ils regardent par le trou de la serrure des conseils d’administration, dans les coulisses politiques de la domination. Depuis que les auteurs des Ghettos du Gotha et du Président des riches (un carton en librairie) se sont mis à la tâche, ils tiennent leur fil rouge: donner un visage à l’ennemi. Cette fois, c’est un nouveau pan des affaires feutrées des puissants qu’ils soulèvent: la violence sociale, avec ses codes, ses stratagèmes. Voilà les dominés prévenus et… armés !

Regards - 01/06/2013

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon avaient porté vivement l’estocade au précédent pouvoir sarkozyste avec leur désormais célèbre Le président des riches. Leur nouvel ouvrage, La violence des riches, est un essai rigoureux qui se veut une analyse globale du système de classes néolibéral où les élites allient délinquance fiscale, irresponsabilité et, surtout, avidité méprisante pour les dominés.

Olivier Doubre - Politis - 19/09/2013

Deux ans après le Président des riches, l’enquête sur l’oligarchie de Michel Pinçon et de Monique Pinçon-Charlot engagée dans la France de Nicolas Sarkozy se poursuit dans celle de François Hollande. Forts d’un voyage en grande bourgeoisie commencé à la fin des années 1980, les deux sociologues dressent, dans La violence des riches, un portrait saisissant.

Jérôme Skalski - L'Humanité - 06/09/2013

Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon ont fait toute leur carrière au CNRS comme sociologues. Ils ont écrit quinze livres en vingt-cinq ans sur les riches. Ils viennent de publier, après avoir pris leur retraite, La violence des riches, une somme, un aboutissement de leurs travaux sur les dominants, un cri de colère.

Siné Hebdo - 01/11/2013

Le nouveau livre du couple de sociologues, La violence des riches, pointe une fois encore le cynisme des élites françaises et s’en prend à la délinquance fiscale, véritable sport de classe.

Bertrand Rothé - Marianne - 07/09/2013

Table des matières

Avant-propos
1. Patrons spéculateurs et salariés jetables 
Retour dans les Ardennes
Les poulets Doux ont la vie dure
PSA Peugeot Citroën et le mépris de l’ouvrier
GDF SUEZ ou l’état complice
2. La délinquance des riches 
La fraude fiscale, un sport de classe
Quand la justice ferme les yeux
Deux poids, deux mesures : justice de classe et délinquance des pauvres
La criminalisation de la contestation sociale
Un sentiment d’impunité, jusqu’à quand ?
3. L’oligarchie dans la France de François Hollande 
François Hollande et ses réseaux
Néolibéral depuis 1983
Le rôle historique des socialistes français dans la mondialisation libérale
Quelques mesures emblématiques de la « deuxième droite »
4. La domination dans les têtes 
On préfère ne pas savoir
L’idéologie libérale à longueur d’antennes
La publicité achève bien les cerveaux
Manipulateurs et fiers de l’être : l’enfer du management
5. La mécanique de la domination 
Du particulier à l’universel, leur interêt bien compris
Quand la violence sociale se marque dans les corps
La confrontation à l’autre social
6. La ville comme champ de bataille 
L’espace, un éducateur discret, mais efficace
La mémoire ouvrière laminée
Les classes populaires tenues à distances des beaux quartiers
Les ambiguïté de la politique de la ville
Choix politiques selon les quartiers
Conclusion : le « bourgeoisisme » et ses ennemis
Bibliographie.

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