Résister à la culpabilisation

Sur quelques empêchements d'exister

Harcèlement, humiliations, insultes : nous sommes bien averti.es de ces fléaux de la vie en société et nous nous efforçons de lutter contre eux. Mais il y a un cas de figure que nous négligeons : celui où l’agresseur, c’est… nous-même. Bien souvent résonne dans notre tête une voix malveillante qui nous attaque, qui nous sermonne, qui nous rabaisse ; qui nous dit que, quoi que nous fassions, nous avons tort ; que nous ne méritons rien de bon, que nous présentons un défaut fondamental. Cette voix parle particulièrement fort quand nous appartenons à une catégorie dominée : femmes, enfants, minorités sexuelles ou raciales…
Ce livre se propose de braquer le projecteur, pour une fois, sur l’ennemi intérieur. Quels sont ces pouvoirs qui s’insinuent jusque dans l’intimité de nos consciences ? Comment se sont-ils forgés ?
Nous étudierons quelques-unes de leurs manifestations : la disqualification millénaire des femmes et, notamment, aujourd’hui, des victimes de violences sexuelles ; la diabolisation des enfants, qui persiste bien plus qu’on ne le croit ; la culpabilisation des mères, qui lui est symétrique ; le culte du travail, qui indexe notre valeur sur notre productivité ; et enfin la résurgence de logiques punitives jusque dans nos combats contre l’oppression et nos désirs de changer le monde.

Mona Chollet est journaliste et essayiste. Elle a notamment publié, chez Zones, Réinventer l’amour. Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles (2021), Sorcières. La puissance invaincue des femmes (2018), Chez soi. Une odyssée de l’espace domestique (2015) et Beauté fatale. Les nouveaux visages d’une aliénation féminine (2012).

 

 

Version Papier 20 €
Version Numérique 14,99 €
ISBN 9782355222146
ISBN numérique 9782355222351
Parution
Nb de pages 272
Dimensions 140 x 205 mm

Actualités

Extraits Presse

Mona Chollet invite à « retrouver la force inarrêtable que seule peut donner la conviction de notre légitimité, de notre valeur, de notre innocence fondamentale face à tous les pouvoirs’. Rien à expier, rien à prouver, tenir à soi : c’est une révolution politique autant qu’intime qui se dessine dans ce texte qui plaide non coupable et vise à réinventer l’amour de soi.

Les Inrockuptibles

Dans un nouvel essai, l’autrice connue pour  » Beauté fatale  » et  » Sorcières  » s’attaque au sentiment de culpabilité, cette petite voix intérieure qui nous pousse à nous dénigrer et nous empêche d’exister pleinement. Une tyrannie que l’on croit intime, mais qui est en fait largement partagée, façonnée par des siècles de religion et d’injonctions sociales. Elle appelle à en prendre conscience, pour mieux s’en délivrer. Un plaidoyer universel pour plus de plaisir et moins d' » empêchements d’exister « .

Le Nouvel Obs

Comme à son habitude, Mona Chollet tire donc le fil de sa propre expérience et de ses questionnements, les tissant avec ses multiples lectures pour terrasser la pieuvre culpabilisatrice dont les tentacules se déploient sur toutes les dimensions de nos vies – éducation, maternité, monde professionnel ou militant.

Télérama

Dans cet essai, écrit à la première personne, Mona Chollet puise aux origines de cette culpabilité, ce « noyau de haine » dont nous avons hérité de la religion chrétienne et de la culture patriarcale, et qui contamine notre existence. Et nous offre une prise de conscience salvatrice pour que nous réinventions l’amour de soi.

Marie-Claire

Après ses essais à succès sur la beauté et l’amour, l’autrice féministe interroge, dans un nouvel ouvrage, ce sentiment imposé par une culture millénaire. Et dont les femmes sont les premières victimes.

ELLE

Une enquête solide qui apporte des réponses neuves à une question éminemment psychique.

Psychologies

Table des matières

Remerciements
L’ennemi intérieur. Introduction

Le « réglage par défaut » de nos esprits
Qui mange vos tartines ?
« Une maltraitance collective »
Le poids de l’héritage chrétien. Prologue

L’erreur de saint Augustin
Plutôt coupable qu’impuissant.e
1. « Et tu ne sais pas que Ève, c’est toi ? »
Être une femme, la faute impardonnable

« Il n’est pas absurde d’avoir l’air menacée quand la réalité est menaçante »
Injonctions contradictoires et noms d’oiseaux
Le tour de passe-passe de la classe savante
« L’après-viol est un combat entre toi et toi »
La prosternation devant le droit du plus fort
« Les femmes sont toujours moins croyables que les hommes »
Une fourberie congénitale
Les représentations, armes fatales
2. Une injonction de non-vie
De la diabolisation des enfants 

« Le premier rapport de domination »
Le châtiment précède la faute
Le refoulement, une « fée perfide »
« Avec quels yeux observe-t-on ? »
Génies du mal en culottes courtes
Un trouble intolérable
Supprimer l’empathie
Une vision « de Bisounours » ?
Un arbitraire décomplexé
Entériner l’ordre du monde
Une culture de l’humiliation
« Chacun.e son tour », le pacte implicite
La démocratie familiale, cette horreur
Les ogres se portent bien
3. « Cette phrase dans ta tête :
“Tu l’abîmes.” » La maternité, passeport pour le doute permanent 

Une gangue de conformisme
« Vous voulez un bébé au cerveau endommagé ? »
« De la jeune écervelée à la Madone à l’enfant »
Une injonction à l’oubli de soi
Un levier répressif
« On m’avait retirée du monde »
4. Marche ou crève
La productivité comme mesure de notre valeur  

La vie, ce contretemps fâcheux
Quand Madame Hamster doit descendre de sa roue
Le souffle glacial du calvinisme
« Les portes du temple de la sieste sont ouvertes »
« Ne lui laisse pas ses aises, je te dis »
Les voluptés douteuses de l’exploitation d’autrui
La chasse aux « fainéants », cette escroquerie
Notre tyrannie envers nous-mêmes
Apprendre à ignorer son corps
La révolution de Simone Biles
« Vous ne briserez pas mon âme »
En finir avec la logique sacrificielle
5. Nous sommes toutes des féministes en carton
Le militantisme comme surveillance de soi et des autres

La « peur de soi »
Une frénésie de jugement
Étendre la palette des attitudes possibles
« La fidélité au devoir est une trahison de soi »
Midge, Susie… et moi
La honte d’aller mal, la honte d’aller bien
Le bonheur n’est pas un pied de nez
« Une vision qui intègre le risque, l’erreur, l’échec »
La mare saumâtre de l’individualisme
« On ne peut pas se changer soi-même entièrement »
Le « pouvoir du consommateur », vraiment ?
Le souffle de la conflictualité.